Michel Le Quéré

Michel Le Quéré

Prix d'Estieugues 2013

 

 

 

 

 

 

Les articles de mon blog sont illustrés par des morceaux de musique. Je ne considère pas ces illustrations sonores comme secondaires. Mais vous pouvez très bien lire les infos de cet article sans musique.

C'est vous qui décidez.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Le Pays Roannais, jeudi 23 mai 2013

 

 

 

 

 

 

 

13 ème CONSERVATOIRE DE POESIE CONTEMPORAINE de l'ECRITOIRE D'ESTIEUGUES

 

 

 

Samedi 25 mai 2013, 10h45, Château de la Fargette, Cours la Ville, Rhône

 

 

 

 

Les grandes lignes de mon intervention

 

 

     Je dormais dans mon cartable. Sur un lit de camp en copeaux de crayons de couleurs. Pour ne pas manquer le tout bouillant, l'état récent, l'apparition, l'école. Cet habitacle distillait de la senteur d'existence. La respirer c'était croiser l'inconnu, soulever merveilles et éblouissements. Une odeur de cuir neuf, de peau brute mélangée à des parfums de bois sucré. Ma chère campagne m'attendait sur le seuil de cette nouvelle demeure, résignée, interloquée, fidèle, les bras noyés dans son bouquet de cour de ferme.

Extrait donc de mon recueil de petits poèmes en prose intitulé Portée ou l'alliance des sources récompensé par le PRIX d'ESTIEUGUES 2013. Je découvre avec l'émerveillement de mes yeux d'adolescent l'objet livre réalisé par les Editions La Licorne. Doux, chaud, élégant. Il contient une jolie part de mes souvenirs d'enfance. Une proue courageuse et têtue qui fait front sous les assauts des heures illégitimes et outrancières. Mes vifs remerciements au Président de l'Ecritoire d'Estieugues Gilles Cherbut et à son équipe, à l'éditeur, à l'imprimeur et à toutes les personnes venues me rencontrer. Tout cela à mes yeux constituant une somme d'honneurs bien impressionnante à laquelle je doute fort que l'on puisse s'habituer.

 

 

 

 

 

 

Je ne vais pas vous refaire ici le coup des présentations. Voir l'article Présentations de la catégorie Ouverture de ce blog. Je termine simplement par ma devise, s'il fallait que j'en choisisse une un jour : De n'être rien on n'a que ça. Comment écrivez-vous "n'être" ? me demandait l'autre jour une personne dans une librairie qui m'écoutait parler de mon avant-dernier recueil, un journal intitulé précisément De n'être rien on n'a que ça. La tragique et merveilleuse question ! Ce fut comme si en moi une digue se rompait tout à coup. Comme si la porte de la cage du monstre du chagrin venait de sauter au fond des décombres de mon enfance. Et si inconsciemment j'avais voulu en fait écrire, hurler "naître" et non pas "n'être" ? Car ce journal est le sage entretien manquant à la verticalité heureuse sensée être érigée entre un fils et son père. Entre Père et moi. Mon papa, cet orphelin magnifique que j'ai toute ma vie imaginé tournant et retournant, dans les recoins les plus secrets de sa conscience, cette courageuse illumination ne pouvant appartenir qu'à lui dans notre famille :  "Et si à partir de mon naître rien à moi je fabriquais quelque chose de bien !"

Alors, au travers des larmes de cette humilité que m'enseigna mon père, je murmure et je murmure encore cette sentence de modestie : De n'être rien on n'a que ça. Tout en me doutant bien que même si chaque être humain est appelé à la mesure et à la réserve parce que destiné à disparaître, il ne se relève jamais de l'effondrement de la maison paternelle enseignante de vie.  Mon père est mort il y a vingt ans et je ne m'en remets pas. 

 

 

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d’un bois.

 

Plus de chansons dans l’air, sous nos pieds plus de chaumes.
L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes. .../...

 

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

 

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.

 

 

 

Je me sens depuis toujours dans l’obligation de débuter une lecture

 

 

par cette Nuit de neige de Guy de Maupassant.

 

Car je lui dois mon entrée en poésie.

 

Quand j’étais tout gosse ma grand-mère me la récitait. Ensuite je l’ai

 

 

apprise à mon tour quand je suis allé à l’école. La magie a opéré

 

longtemps, longtemps car je ne comprenais pas le dernier vers :

 

Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.

 

Par quelle sorte de mystère était-il possible que la nuit ne vînt pas ?

 

Je suis très reconnaissant à tous les adultes croisés à l’époque de ne pas

 

m’avoir plaqué au sol, de ne pas m’avoir expliqué ce fameux dernier

 

vers, le crépuscule qui refuse de mourir à cause de la si particulière

 

lumière lactescente qui émane des paysages de neige baignés par une

 

nuit étoilée. Ou plus exactement j’étais tellement étonné par la

 

puissance des mots que j’ai refusé le retour au réel et à la raison.

 

Je me suis complu dans ce trouble aussi délicieux qu’un conte de fée et

 

c’est quelque part très douloureux d’avoir saisi, d’être redescendu sur

 

terre.

 

On ne guérit pas de son enfance. 

 

 

 

 

ENTREE EN POESIE

 

 

Paul Eluard a dit : « La poésie c’est ce qu’on n’attend pas. »

 

Il n'y a pas si longtemps que ça que j'ai découvert cette citation de Paul

 

Eluard. Mais elle a dû cheminer en moi pendant toute ma jeunesse,

 

depuis cette fameuse Nuit de neige. La langue française m'émerveille,

 

m'attire, me séduit à condition qu'elle soit mise en valeur, que l'on

 

sente de la recherche et du travail dans le travail de l'écrivain, de la

 

lumière de l'esprit jaillissante, une volonté de transcendance, de

 

recherche du beau. J'étais en classe de seconde lorsque je suis entré en

 

écriture. Grâce à deux événements minuscules et grandioses :

 

  • la dernière composition française de l'année

  • un concours de poésie tenté avec des camarades.

 

Année scolaire 1963-1964, Classe de Seconde, "Collège" de Saint-Amand-Montrond en Berry. Le professeur de Français s'appelle Jean-Yves Hugoniot.

Dernière composition française de l'année. Le sujet : Racontez un souvenir d'enfance. Je me rappelle m'être enfermé dans le délice d'une belle souvenance agreste ; de m'être appliqué à rendre hommage à mon grand-père maternel au travers du récit d'une mémorable et cynégétique embuscade à laquelle il m'associa. Monsieur Hugoniot fit beaucoup plus que de me féliciter pour la qualité de ma prose. Il me transforma en écrivain. Je sus en effet, dans l'instant qui suivit la remise des copies, qu'un jour j'écrirais mes souvenirs d'enfance. Cette idée ne m'a jamais quitté. Elle a simplement attendu son heure, l'hiver 2005-2006. Les Terres de Montbout, premier tome de mes souvenirs d'enfance, seront publiées en novembre 2011 par les Editions La Bouinotte de Châteauroux en Berry. Le souvenir confié à Monsieur Hugoniot en 1964 avait pris avec l'âge du coffre et des couleurs. Il commence à la page 204, bien au chaud à l'intérieur du chapitre 29 intitulé Affûts. Je vous l'ai déjà dit, on ne guérit pas de son enfance.

 

Mon premier concours de poésie, toujours dans cette époque des "années lycée". L'émouvant sentiment d'avoir été remarqué. Grâce à l'indéfinissable production d'un romantisme pour lequel aujourd'hui je fabrique de l'indulgence à tour de bras. J'étais cela ; une élégante souffrance amoureuse planant au-dessus des matérialités de l'existence. Une sorte d'albatros plaqué au sol par l'incompréhension de mes contemporains. Pas vaniteux mais éthéré, adolescent, écrivaillon d'une poésie qui devait effrayer la Poésie. Reste la tendresse pour celui qu'on a pu être. Mon poème Fil d'argent figure donc dans l'Anthologie ADICA 1967 de Louppy-sur-Chée (Meuse) intitulée POETES de nos provinces. Tellement émues mes mains de pouvoir encore tenir le volume d'une gloire sur laquelle aujourd'hui je pleure comme Fernando Pessoa sur ses "mauvais poèmes d'enfant".

 

 

 

 

 LES MAITRES

 

 

 

 

 

Guy de Maupassant pour Nuit de neige et Alfred de Vigny pour

 

La mort du loup érigeront chez moi un amour indéfectible et

 

consciencieux pour l'alexandrin.

 

Verlaine, Rimbaud, Baudelaire,

 

Prévert, Eluard, Desnos, René de Obaldia,

 

Maurice Carême pour mes élèves,

 

Wislawa Szymborska Prix Nobel de Littérature 1996,

 

Jacques Brel et Serge Gainsbourg dans un autre registre,

 

 

mais aussi la prose poétique de Jean Giono, de Fernando Pessoa,

 

et plus près de nous de Christian Bobin, de David Dumortier ...

 

 

 

 

 

 

EXTRAITS :

 

 

 

 

 

Charles Baudelaire, L'albatros :

 

          

 

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.


À peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d'eux.


Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !

L'un agace son bec avec un brûle-gueule,

L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

 

Le pôète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l'empêche de marcher.

 

 

 

 

 

Jacques Prévert, Le cancre

 

 

Il dit non avec la tête

Mais il dit oui avec le coeur

Il dit oui à ce qu'il aime

Il dit non au professeur

Il est debout

On le questionne

Et tous les problèmes sont posés

Soudain le fou rire le prend

Et il efface tout

Les chiffres et les mots

Les dates et les noms

Les phrases et les pièges

Et malgré les menaces du maître

Sous les huées des enfants prodiges

Avec des craies de toutes les couleurs

Sur le tableau noir du malheur

Il dessine le visage du bonheur

 

 

 

Maurice Carême, L'ÉCUREUIL ET LA FEUILLE

 

 Un écureuil, sur la bruyère,

Se lave avec de la lumière. 

Une feuille morte descend,

Doucement portée par le vent .

Et le vent balance la feuille

Juste au dessus de l'écureuil;

Le vent attend, pour la poser,

Légèrement sur la bruyère,

Que l'écureuil soit remonté

Sur le chêne de la clairière

Où il aime à se balancer

Comme une feuille de lumière.

 

 

 

 

 

 

 

 

Wislawa SzymborskaPrix Nobel de Littérature 1996

  poème  Vêtements  in  DE LA MORT SANS EXAGERER





 

Jean Giono dans Le serpent d'étoiles :

 

« Le ciel était lisse comme une pierre de lavoir.

Le mistral y écrasait du bleu à pleines mains. »

 

 

 

 

Fernando Pessoa, texte 231 page 243  du livre de l'intranquillité qui

 

se termine ainsi :

 

"Je pleure sur mes mauvais poèmes d'enfant comme sur un enfant

 

mort, un fils mort, un dernier espoir qui se serait évanoui."

 

 

 

Christian BOBIN, texte intitulé Soulages in L'HOMME-JOIE

 

"Les tableaux sont de grandes bêtes vivantes allongées, un peu engourdies d'être là. Une lumière d'or blanc bat leurs flancs. Leur souffle est lourd, lent, imbibé de silence. Je ne sais quoi faire devant elles qui ruminent les herbes noires de l'éternel.      .../...    La nuit, la mort et les gardiens de musée ont la même façon de venir vers nous et nous dire qu'on va bientôt fermer."

 

 

 

David DUMORTIER, Des oranges pour ma mère

 

 

 

 

 

MON TRAVAIL

 

 

 

 

J'écris dans quatre directions :

 

 

 

 

La poésie classique et plus particulièrement le sonnet.

 

J'ai toujours su qu'un jour je marcherai sur les traces de Guy de Maupassant. Pour lui rendre hommage. Pour le remercier de cet émerveillement qu'il a ouvert en moi. Voici « Le tailleur d'empire », un sonnet que j'ai écrit à la mort de mon père et extrait de mon recueil inédit Le sansonnet.

 

 

                  LE TAILLEUR D’EMPIRE



Tu te souviens, Papa, tu taillais mes crayons !
Mes crayons de couleur dans leur boîte de fer.
Ce moment maintenant sans fin je le vénère .
C’est si loin quand j’étais ton tout petit garçon.

Tu sortais ton couteau, son beau manche en laiton
Où des chasseurs charmaient tout mon imaginaire,
Et dans ton cœur adroit de tailleur et de père,
Tu sculptais mon futur en plus de mes crayons.

Tu me disais de bien travailler à l’école,
Moi je fixais tes mains et buvais tes paroles.
Les crayons retrouvaient leur mine et leur sourire

Sous tes gestes précis, dominés et sereins.
Je comprends aujourd’hui : tu taillais un empire
Où je suis devenu un sculpteur de chagrin.

 

 

 

 

La poésie engagée dans la défense des droits de l'homme.

 

 

 

La poésie en vers libres pour coller au plus près de l'enfui, de l'enfoui et des émotions. La nostalgie est mon sillon. Peut-être parce que, comme l'a dit le philosophe Vladimir Jankélévitch : « La nostalgie est le remords de l'ingratitude. » Le poème en prose n'en est qu'une variante dans laquelle déjà pointe le besoin de raconter une histoire.

 

 

 

Le récit romancé. J'ai entrepris en 2005 la rédaction de mes souvenirs d'enfance. Le premier tome, qui s'intitule « Les Terres de Montbout », a été publié en 2011 par les Editions La Bouinotte basées à Châteauroux qui sont des sentinelles veillant à la défense du dialecte berrichon et de formidables éclaireurs de la Région Centre. J'ai en effet passé mon enfance et ma jeunesse aux frontières du Berry et du Bourbonnais. Le tome 2 paraîtra bientôt. Le tome 3 est en relecture.

 

 

 

 

 

MON TRAVAIL D'ENSEIGNANT

 

L'atelier d'écriture du samedi matin

 

Atelier Poésie. Mes élèves et moi nous tentions ensemble de nous émerveiller de la beauté de notre langue, de nous étonner des images qu'elle est capable de faire surgir. Nous échangions, creusions des idées et des images, confortablement installés dans le bonheur d'avoir à jouer avec les mots. Le fruit de nos ébats dans la langue ? Des poésies souvent d'esprit Maurice Carême, légères et costumées d'humour. Pour donner le goût d'apprendre, de dire, de lire, de vivre.

Voici L'automne, extraite de Devine Gugusse ! Journal scolaire du Groupe 1B, n°3 de février 1984, Centre de Rééducation de Montluel dans l'Ain.

 

 

 

 

L'automne

 

 

 

Les arbres jouent aux feuilles.

Ils se lancent des écureuils

Pour se réchauffer. Ils ont froid

Dans la chambre de la nuit.

 

Ils ont perdu tous leurs habits

Et ils se font tout petits.

Le vent leur donne du lait du ciel

Et le soleil le fait chauffer.

 

Les oiseaux pendant l'hiver

Vont recoudre leurs habits

Avec l'aiguille des sapins.

Mais le printemps est bien bien loin.

 

 

 

 

 

 

 

  LE MONDE DE L'EDITION

 

J'ai longtemps espéré être édité. Alors que je ne méritais sans doute pas de l'être. Lorsque mes écrits ont commencé à se structurer, à intéresser quelques petites maison d'édition, j'ai compris que de toute façon, la plupart des poètes étant condamnés à la confidentialité, j'avais tout intérêt à m'éditer moi-même. A produire à mon goût, à mon rythme, dans un cercle restreint certes mais qu'importe.

 

 

 LECTURES ET PRINTEMPS DES POETES

 

En 2001, alors que j'enseignais encore dans la région lyonnaise, j'ai fait la découverte du Carré 30, un lieu culturel lyonnais dans lequel il est possible une fois par mois de participer à la scène ouverte d'un Café Poésie. J'ai osé lire mes textes qui sont ainsi un peu sortis de l'ombre et je me suis surtout rendu compte que je prenais un immense plaisir à lire de la poésie à un public.

J'ai par ailleurs commencé à très sérieusement m'intéresser au Printemps des poètes et depuis quelques années je suis fidèle à cette manifestation. Je monte des projets que je soumets à des Médiathèques ou des Communautés de Communes. C'est ainsi que cette année je suis intervenu dans deux classes primaires et que j'ai lu mes textes accompagné par une violoniste lors d'une soirée.

 

 

HERMETISME – EVOLUTION – AVENIR

 

Plusieurs de mes recueils des années 2000 ne me semblent pas attirants parce que leur écriture est de l'ordre d'une souffrance désincarnée, froide, méthodique. Certes je cherchais par là même à témoigner d'un irréversible qui m'emportait, mais il me semble que je cherchais à faire oeuvre poétique et non à livrer mon désarroi dans toute son innocence. Comme si j'avais peur de ne pas être à la hauteur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 photo Colette LAUPRETRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Remerciements à

Gilles Cherbut, Georges Bernay, Catherine Rochefort, Colette Lauprêtre et tous les membres de l'Ecritoire d'Estieugues, Marie Bertrand, Guy de Maupassant, Charles Baudelaire, Jacques Prévert, Maurice Carême, Wislawa Szymborska, Jean Giono, Fernando Pessoa, Christian Bobin, mes anciens élèves, Vladimir Jankélévitch, Jean-Yves Hugoniot, Paul Eluard, l'équipe du Carré 30, Jean-Pierre Siméon et le Printemps des poètes ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



26/05/2013
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