La déprise
Les articles de mon blog sont illustrés par des morceaux de musique. Je ne considère pas ces illustrations sonores comme secondaires. Mais vous pouvez très bien lire les infos de cet article sans musique.
C'est vous qui décidez.
...
quelque chose de l’aube
dans le mensonge du crépuscule
déjà
à la frontière de mon enfance
et en robe Pompéi
forteresse à jamais parturiente
tu t’effaces
et l’écharde archaïque
du chaos
... / ...
Au pied du mur. Nous y voilà. Nous y voilà, mon fils et moi. Mon fils vient rendre visite à sa grand-mère. Moi je viens remplir mon devoir de mauvais fils. Je viens voir la Colette. Huit cent jours que je n'ai pas respiré l'air de son environnement proche et médicalisé ; huit cent onze exactement. Ma mère est maintenant grabataire et je ne sais même pas s'il lui arrive encore parfois le plaisir d'une promenade en fauteuil roulant. Je ne peux pas m'empêcher de penser à Jacques Brel chantant les vieux qui vont « du lit au lit ».
Au pied du mur. A la porte d'une irréversible réalité. D'une cruauté. De la morsure de la vie qui s'enfuit d'un chat écorché. A regret. A reculons. Qui refuse en sachant la condamnation des issues. Je me sens brouillon, honteux et en disgrâce avec moi-même. Mais c'est bien moi de culpabiliser. Même si ma mère semble ne plus me reconnaître, même s'il est tragiquement définitif que personne ne communiquera plus jamais avec elle, même si Belfort est à l'autre bout de la France, ma mère reste ma mère ; je me dois de monter la voir un peu de temps en temps. Et je n'y arrive pas. Je n'y arrive qu'au bout du souffle de ma culpabilité. Car la ...
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